Salut à tous ! j’ai une grande pensée pour vous aujourd’hui, à tous les sportifs et athlètes alsaciens et je tiens à vous dire que grâce à vous j’ai passé de très belles années sportives, de très bons moments et j’ai gardé de très bons souvenirs..

J’ai envie de vous dire aussi que j’ai repris les entraînements au mois de mars (2008) et que j’ai eu la chance de participer à la dixième édition de la course sur route féminine à Casablanca, que j’ai toujours regardée à la télévision en Alsace et à laquelle j’ai toujours rêvé de participer, donc mon rêve est réalisé et je souhaite partager avec vous dans ces quelques lignes ce bonheur.

Dimanche matin 6h05 je me réveille, ouvre ma fenêtre, Je reste sur le bord à regarder le vert du jardin il fait plutôt chaud... la montre tourne.. mon premier 10 km à Casablanca est à moins de 3heures, le départ est prévu pour 09h00. Je me fixe mon objectif à atteindre : 40’.

je me tartine une tranche de pain à la confiture, je range mon sac et à 07h00 je roule vers le centre ville de Casablanca

Stressée, parce que c’est ma première course après un an et demi d’arrêt et 2 mois de préparation seulement, heureuse et emballée de joie de courir et participer surtout pour la première fois à une course sur route exclusivement féminine en plein cœur de Casablanca, ouverte à toutes les femmes de 15 à 75 ans selon un principe simple : « courir pour le plaisir ».



07h45 j'arrive au parking – je trottine dans ma tête, j’essaie de rester zen et surtout de me dire que me surpasser est la clé de ma réussite dans ma vie.

Je regarde autour de moi des femmes de tous âges en tenue sportive, et des hommes en tenue civile, « spectateurs » ; j’avais la chair de poule en voyant tant de femmes heureuses, joueuses et courageuses..

A voir tant de monde, je me sentais à la fois émerveillée, stressée, heureuse et perdue…Je décide donc de m’échauffer en tenue et chaussures de compétition pour quelques minutes à côté de la ligne de départ (je n’avais surtout pas envie de rater le départ) et puis je me précipite vers les organisateurs pour demander de courir à côté «des tops runners » ; j’explique que je n’ai pas envie de trottiner au départ… A ma grande chance A 8h50 je peux me placer à la première ligne à coté des éthiopiennes et de dizaine d’athlètes maghrébines. A la deuxième lignes les invitées de plusieurs nationalités de Nawal MOUTAWAKEL, la ministre de la jeunesse et sport et ancienne championne olympique de 400m haies, et à 80m plus loin une marée de femme (25.000 participantes), attendent le coup de feu pour nous joindre. je me retourne et je me retrouve devant les cameras et des journalistes de plusieurs chaînes arabes et européennes en train de filmer cette fête.

Tout doucement. sous le regard de la ministre et plusieurs personnalités, le départ est donné, mes premières foulées sont accompagnées par celles des tops runners, et soudain une des athlètes marocaines lance le rythme, je suis presque à La limite de ma fréquence maximale cardiaque, je décide de tourner à mon rythme, mes foulées défilent, je cours de bonne humeur, comme le kilométrage n’est pas indiqué sur le parcours, je décide de suivre plutôt mes sensations, de maintenir un rythme stable pour pouvoir tenir proprement ces 10km. Les kilomètres s'enchaînent, je m'évade au fond de moi, je ne ressens plus que ma respiration, je me retrouve toute seule, je ne pense presque à rien, les paysages se suivent sous mes yeux, les passages sur les grands boulevards, les encouragements des hommes sur le bas coté de la chaussée. Je sens l’ambre des palmiers au dessus de ma tête et la caresse d’un soleil clément. Je bois une gorgée d’eau fraiche au premier ravitaillement ,

je me libère, me relâche complètement, et je roule toujours ; j’essaie de deviner le kilométrage d’après le temps affiché sur ma montre, je continue tout bonnement ma descente sous le tunnel, la grande mosquée apparaît, la mer me sillonne le regard, je resterai toute ma vie admirative face à cet océan.

Une pente se présente à moi, plutôt raide, je me cramponne en modifiant ma foulée, je longe les kilomètres qui se succèdent, j’avance, je ne pense toujours presque à rien, mes endomorphines guident mes pieds et mon cerveau. Je continue, je cours, je regarde ma montre : 25’ et puis 28’ , 32’ et là ma course commence réellement, je commence à pêcher mes petits poissons magiques au fond de ma cervelle… Plus que 2 km , 1 km et je l'aurai fait ! Mon objectif était de 40’, je cours vers l'arrivée toujours en suivant mes sensations, devinant la distance qui me reste, j'agrandis ma foulée sous le conseil d'un spectateur puis je me suffis à mon rythme.

L'arrivée est là, des « bon courage », des « bravos » de partout, je jette un coup d’œil vers mon cardio, s'affiche 41’ (13 eme au classement général) : je suis contente de mon chrono , je suis dans les normes, j'ai fini ma course malgré une vive douleur en bas de mes mollets, je suis aux anges. Mon genou a tenu la distance, je peux de nouveau courir le 10 km… je marche je respire, soudain, je croise les 3 premières gagnantes de la course, 3 jeunes éthiopiennes, se dirigent vers le podium : « je les regarde avec admiration comme toujours ». Je regarde la foule, je suis sur mon nuage, le sourire sur la face, le cœur emballé. En tout cas je remercie Francis, mon mari, qui à toujours cru en moi, me soutenait, m’encourageait à courir, courir c'est le mot qui a fait de moi cette bonne vivante que je suis grâce à Dieu , courir pour me vider complètement de mes toxines chimiques, renouveler mon énergie chaque bon jour qui se lève.


Zahra - Francis et les Enfants
Zahra Freis les 10km de CASABLANCA

Vivement la prochaine course inchallah

Sportivement ZAHRA